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Quatrième série Quatrième série
À un disciple devenu membre de l'Ashram Sri Aurobindo en 1931, à l'âge de 31 ans. Il a travaillé au Service des bâtiments jusque vers le milieu des années 40, puis il est devenu chef du Service du mobilier jusqu'à sa mort en 1970.
Sri Aurobindo, Mère, Accordez-nous votre aide dans notre effort pour comprendre votre enseignement. 1942 (Programme pour une classe dirigée par le disciple.)
1. Prière (Sri Aurobindo, Mère — accordez-nous votre aide dans notre effort pour comprendre votre enseignement) 2. Lecture d'un livre de Sri Aurobindo 3. Un moment de silence 4. Une question peut être posée par qui voudra sur ce qui vient d'être lu 5. Réponse à cette question 6. Pas de discussion générale Ce n'est pas un groupe qui se réunit, mais simplement une classe dont le but est d'étudier les livres de Sri Aurobindo. 31 octobre 1942 Mère, Durant notre classe sur La Synthèse des Yogas, une question concernant l'être psychique a été posée. Dans le chapitre de La Vie Divine intitulé "L'âme double en l'homme", Sri Aurobindo parle d'abord de l'entité psychique comme du "Témoin et Maître, Guide caché, Daïmôn de Socrate", etc. Page – 325 Puis il dit que cette entité prend en nous la forme de la Personne psychique — c'est évidemment de l'être psychique qu'il parle ici — qui, dit-il, croît et se développe, et qui est "le voyageur entre la naissance et la mort". Nous avons donc l'entité psychique et l'être psychique qui est sa projection dans la Nature, et leur siège se situe dans le cœur secret de l'homme. (1) Mais qu'en est-il du Divin dont la Guîtâ et les Oupanishads disent qu'il demeure tel le Seigneur dans le cœur des hommes ? (2) Est-ce de l'entité psychique ou du Divin immanent qu'il s'agit ici? L'entité psychique peut-elle être appelée Divin individuel? (3) L'être psychique est-il seul à évoluer tandis que l'entité psychique, à l'arrière-plan, ne fait que soutenir cette évolution ?
On ne trouve aucune de ces distinctions rigides dans l'enseignement de Sri Aurobindo. L'entité psychique et l'être psychique sont une seule et même chose vue sous un angle différent. Ils ne sont pas le Divin immanent, mais en quelque sorte, le contiennent. Bénédictions. 6 juillet 1943 Mère, Dans notre classe de poésie, hier, j'ai parlé du but que nous poursuivions dans notre étude de la poésie: percevoir la Beauté et la Joie divines qui pénètrent tout l'univers et nous en délecter. Et de même que nous i embrassons la vie tout entière dans le Yoga, de même, ai-je dit, nous acceptons, toute expression authentique de l'esprit de vie en poésie : nous allons parcourir toute l'étendue du royaume de la création poétique, libres et détachés comme des adorateurs de la Beauté divine, comme des chercheurs de la Joie divine. Page – 326 Plus tard, cet après-midi-là, X. m'a dit que Y. n'aime pas les poèmes d'amour, et -qu'il n'avait donc pas apprécié ce que j'en avais dit quelques jours auparavant. Il semble aussi avoir été très troublé par ce que j'ai dit hier. Il voit les choses d'une façon très étroite et rigide, et fait preuve d'une extrême intolérance à l'égard du point de vue d'autrui.
À vrai dire, je crois qu'il vaudrait mieux ne pas trop insister, au cours de votre étude de la poésie, sur l'aspect humain de l'amour, parce que ce n'est pas une aide dans la sâdhanâ et que pour certains, c'est carrément nocif. Avec mes bénédictions. 13 juillet 1943 Mère, Puis-je dire dans la classe que Tu souhaites que, dans la mesure du possible, nous n'étudions que les œuvres de Sri Aurobindo et perdions l'habitude de faire des études comparatives, en philosophie comme en poésie, car cela mène à un appauvrissement et un mélange très inconscients qui nuisent à la pureté de Son enseignement ?
Certainement, il est. bon de le dire aux participants. Avec ma tendresse et mes bénédictions. 3 novembre 1943 Mère, À propos du vers suivant : "Fruits des raisins solaires des Vignes immortelles", je pense qu'il s'agit des rayons de lumière de l'existence consciente immortelle dont est extrait le vin vermeil de l'amour lorsque les grappes sont pressées par les pieds du Danseur dans le Temps. Page – 327 Mais tout le monde n'est pas d'accord avec cette interprétation.
Pour moi, la poésie est au-delà de toute philosophie et de toute explication. 7 décembre 1943 Mère, Z. paraît être particulièrement intéressé par le phénomène du samâdhi et par ses formes diverses. Lors de mon prochain cours sur La Synthèse des Yogas, après avoir fait un résumé des chapitres sur le Hatha-yoga et le Râdja-yoga, j'essaierai, si Tu l'approuves et avec Tes bénédictions, d'expliquer quels sont les différents genres de samâdhi et comment nous nous servons du samâdhi dans notre yoga.
Il ne sert à rien. 18 janvier 1944 Mère, Ton silence semble signifier que Tu n'approuves pas mon idée de venir moins souvent pour le pranâm. Je continuerai donc à venir comme de coutume deux fois par semaine, et je Te prie de me pardonner d'avoir fait cette proposition.
C'est très bien. Cela partait d'un très gentil sentiment, mais dans l'état actuel des choses (environ 120 personnes viennent tous les soirs pour le pranâm), une personne de plus ou de moins ne fait guère de différence. Avec ma tendresse et mes bénédictions. 12 décembre 1944 Page – 328 Mère, Peut-on dire qu'il y a une possibilité que l'évolution se poursuive même après la pleine émergence du Supramental ? Ou doit-on plutôt dire qu'il y aura peut-être une progression infinie, mais plus d'évolution, une fois que le Supramental involué ici-bas sera pleinement évolué ?
La progression infinie est un fait évident. Quant à savoir si l'évolution se poursuivra ou ne se poursuivra pas, ce sont là des spéculations qui ne semblent pas avoir d'utilité dans l'immédiat. Avec ma tendresse et mes bénédictions. 27 février 1945 Mère, Pour éclairer et illustrer mes propos, puis-je de temps à autre citer certains textes empruntés à d'autres poètes et philosophes, traitant du même sujet ? J'ai remarqué qu'une citation bien choisie éclaire aussitôt le sujet étudié et permet de faire comprendre un point difficile.
Selon mon expérience personnelle, les citations, loin d'éclairer le sujet, engendrent la confusion. Avec ma tendresse et mes bénédictions. 11 décembre 1945 Mère, Il y a quelques jours, X. m'a montré une traduction en hindi de "Aperçus et Pensées". J'y ai trouvé des erreurs grossières. N'est-il pas possible. Mère, que les traductions faites par Y. et Z. soient revues par X. avant publication ? Page – 329 Et que fais-tu de l'amour-propre?,.. Il est très difficile de faire comprendre aux gens qu'ils font des erreurs. 18 juin 1946 Douce Mère, Hier, Tu as dit qu'il est inutile et même stupide, dans notre classe sur La Synthèse des Yogas, de faire des commentaires sur les écrits de Sri Aurobindo. Douce Mère, dans nos classes je fais cette stupidité depuis des années. Puis-je Te prier de me permettre d'arrêter les classes ?
Beaucoup de gens à l'esprit paresseux aiment beaucoup qu'on leur donne des explications sur les livres de Sri Aurobindo parce qu'ils ont l'impression qu'ils comprennent mieux. C'est pourquoi je ne suis pas intervenue. En effet, il est préférable que les gens entendent lire et s'intéressent à cette lecture plutôt que de ne pas s'en occuper du tout. Il faut donc continuer la classe mais, en faisant les commentaires, savoir qu'ils ne peuvent être qu'inadéquats et que le texte dépasse de toutes façons tout ce que l'on peut en dire. Avec mes bénédictions. 11 novembre 1947
Les dernières lettres de cette série ont été écrites à l'époque où le disciple, âgé de 64 ans, était chef du Service du mobilier.
Douce Mère, Je Te soumets la proposition suivante pour Ton autorisation, si Tu l'approuves. Nous voudrions bien mettre à Honesty Society une série de meubles avec les prix marqués pour que les clients puissent les voir et les acheter s'ils en ont besoin Nos meubles sont solides et élégants, et leur prix est raisonnable. Page – 330 X. est tout à fait d'accord. Nous lui donnerons cinq pour cent.
Mais sera-t-il possible de fournir à l'Ashram tout ce qui est nécessaire et en même temps faire assez de meubles pour les vendre ? Les besoins de l'Ashram doivent passer en premier. Bénédictions. 12 mars 1964 Douce Mère, Je suis allé voir le docteur Y. Il est fâché contre moi parce que Z. lui a dit que la Mère a autorisé une table, une chaise, un porte-vêtement et un lit pour chaque malade. Je me demande comment Z. peut dire ce que Tu n'as jamais dit. Enfin, pour couper court à tous ces bruits futiles, je lui ai demandé combien de malades peuvent être logés à Cure House. Il m'a dit dix. Alors, si Tu m'y autorises, je lui donnerai dix tables, dix chaises, dix lits et dix porte-vêtements. Il n'aura plus lieu de se plaindre.
Oui, nous sommes dans un monde de mensonge. Pour avoir la paix, il ne faut pas y faire attention. Mes bénédictions. 14 juillet 1964 Douce Mère, Je vois de temps en temps des articles en bengali et en hindi où l'on a mal présenté l'enseignement de Sri Aurobindo. Est-ce que l'on ne peut rien faire pour arrêter ces choses ?
Ce sont évidemment des faits regrettables qui font partie de tout un ensemble de choses qui se produisent à l'Ashram parce que, il semble, chacun y fait ce qu'il veut, sans contrôle. Page – 331 La sincérité et l'honnêteté de la conscience ont douloureusement disparu. Bénédictions. 30 juillet 1964 Douce Mère, Depuis quelques jours je me sens bien fatigué et mon foie est dérangé. Peut-être que c'est à cause de ma sottise. J'avais pensé que plus je travaillerais, plus je m'exercerais, mieux je me porterais. Et ainsi je faisais de longues promenades. Le résultat c'est que cela me fatigue même de parler et que le moindre exercice augmente ma faiblesse. Douce Mère, si Tu as quelque chose à me dire à ce propos, j'en serai bien content.
Le mental a toujours tendance à vouloir imposer sa règle au corps. Mais cette règle n'est pas nécessairement la sagesse divine, et le corps en souffre. Maintenant il faut lui donner — au corps — le repos nécessaire pour qu'il retrouve son équilibre. Bénédictions. 21 août 1964 Douce Mère, Dans Tes Entretiens 1930-31, Tu parles de la présence psychique et de l'être psychique : "L'être psychique n'atteint son point culminant, sa plénitude totale, que lorsqu'il s'unit à un être ou à une personnalité d'en haut."¹ Douce Mère, je n'ai pas compris cette phrase. Est-ce que Tu parles du Jivâtman ? Sinon, de quel être ou personnalité d'en haut veux-Tu parler?
¹Entretiens 1929-31, Sri Aurobindo Ashram, 1995, p. Page – 332 J'ai écrit "être d'en haut" pour ne pas préciser, parce qu'il y a beaucoup de possibilités depuis une "vibhoûti" d'un dieu du surmental, jusqu'à un être supramental ou même une émanation directe du Suprême (un Avatar). Bénédictions. 29 octobre 1964 Douce Mère, Puis-je Te prier de me donner un exemplaire en anglais du livre de Satprem : Sri Aurobindo ou l'aventure de la Conscience. J'hésitais à le demander, parce qu'il est coûteux, mais je pense qu'il me sera utile non seulement pour mon travail actuel, mais même après. Si je dois en citer des phrases, je pourrai le faire.
Tu sais le français et c'est incontestablement mieux de le lire dans l'original plutôt que dans la traduction. Je t'envoie le livre en français au cas où tu ne l'aurais pas. Mes bénédictions. 26 décembre 1964 Douce Mère, Comme je Te l'ai déjà dit, X. n'a pas du tout envie de travailler. Tu lui avais demandé de travailler huit heures par jour, mais il a promis de travailler quatre heures. Petit à petit il a réduit les heures, et maintenant il a abandonné presque tous les travaux. Mais nous ne pouvons pas nous passer de lui, à moins que nous n'ayons quelqu'un d'autre à sa place. En attendant, j'espère qu'il sentira par Ta Grâce qu'il doit travailler avec plus de sincérité.
Il est plus difficile de donner la sincérité à celui qui n'en a pas, que de guérir un mourant. Bénédictions. 30 janvier 1965 Page – 333 Douce Mère, Y. louche depuis deux ans environ. Il se sert de lunettes depuis un an ou plus, mais son mal augmente de plus en plus. On lui conseille maintenant de se faire opérer. Mais ce que Tu décideras sera fait. Je Te prie de bien vouloir donner Ta décision.
Je ne peux pas décider de ce genre de choses, mais je donne ma bénédiction afin que les spécialistes prennent une décision correcte. Bénédictions. 25 février 1965 Douce Mère, Ci-joint je T'envoie une lettre de Z. que j'ai reçue hier. J'y ai marqué un petit paragraphe que Tu voudras bien voir. Il dit qu'il va T'écrire. Je prie, Douce Mère, que Ta Volonté le dirige dans sa décision et qu'il ne se laisse pas tromper par son mental qui paraît avoir trop confiance en lui-même.
Tout dépend de ce qu'il entend par "divinely directed" [dirigé par le Divin]. Je lui avais écrit après sa première visite, qu'au point de vue matériel l'Ashram avait besoin d'une réorganisation d'ensemble et que je pensais qu'il pouvait m'aider à le faire. Mais que ce ne serait possible que s'il arrivait ici porteur d'argent donné ou prêté pour 25 ans sans intérêt par l'Amérique. J'avais fixé la somme à 10 crores¹ de roupies. Il a toujours considéré cette condition comme irréalisable et pourtant elle est indispensable. Sans elle rien ne peut être fait. Mes bénédictions.
¹Un crore est égal à 10 millions de roupies (environ 1,5 million de francs actuels). Page – 334 P.S. Maintenant la somme de 10 crores ne serait pas suffisante puisque nous avons ajouté le projet d'Auroville qui à lui seul exige au minimum 50 crores. Sans argent, rien ne peut être changé dans nos méthodes actuelles de travail. 27 mai 1965 Douce Mère, Comme je Te l'avais dit il y a quelques jours, X. ne veut plus travailler. Il a déjà abandonné presque tout le travail et s'est borné à une petite partie des comptes, et même dans ce travail il fait quantité de fautes. Douce Mère, puis-je Te prier très humblement de lui dire de travailler six heures et de ne pas sortir le matin quand je monte dans ma chambre ? C'est étrange, au lieu de se jeter dans Ton travail tête baissée, on se retire de plus en plus. Le travail des départements augmente, et il y a du désordre partout. C'est seulement Ta Grâce qui peut vaincre les forces de paresse et d'insincérité qui se trouvent en nous et faire sortir un ordre de ce désordre ; et je prie pour l'intervention de Ta Grâce!
L'insincérité semble être un défaut incurable qui annule dans un être l'action de la Grâce. C'est certainement l'insincérité qui a rendu nécessaire l'intervention violente de Kâlî dans le monde. Il m'est impossible de donner des ordres à un homme insincère parce qu'il y répond hypocritement et cela augmente encore l'obscurité dans laquelle il s'enfonce. Il faut ou bien n'avoir rien à faire avec eux (les insincères) ou les prendre tels qu'ils sont. Bénédictions. 2 juin 1965 Page – 335 Douce Mère, Le docteur Y., l'homéopathe, m'a écrit : "Par la Grâce de la Mère, le volume des affaires traitées au nouveau dispensaire a progressé à pas de géant." C'est-à-dire que c'est Ta Grâce qui a augmenté le nombre des malades, et le docteur en est content. Cela m'étonne bien et m'amuse.
Heureusement que, pour lui, la phrase est seulement une manière de dire polie, et ne correspond pas à une pensée. C'est la même chose que les gens qui répètent à tout propos "Grâce à Dieu". Cela ne correspond à aucune pensée vivante. Bénédictions. 5 août 1965 Douce Mère, Je trouve que le massage électrique de Z. a affaibli mon estomac qui était déjà faible et délicat, et par conséquent, je me sens plus fatigué qu'auparavant. Si Tu l'approuves, je voudrais cesser le traitement. De plus en plus je sens que rien ne me rétablira complètement que Ta Grâce, et je me fie à elle. Si je T'aime et Te suis fidèle, je suis sûr que Tu transformeras ce corps physique !
C'est bien ; si le traitement ne te convient pas, il faut arrêter. C'est vrai que la transformation ne peut être effectuée que par la force divine ; mais dans les conditions actuelles de la terre, le processus demande encore beaucoup de temps et notre foi doit être très patiente. Bénédictions. 30 août 1965 Douce Mère, En vue de la guerre¹ et de l'austérité qu'elle impose, est-ce que Tu veux que nous pratiquions une économie sur les meubles que nous fournissons ?
¹La première guerre entre le Pakistan et l'Inde eut lieu en septembre 1965. Page – 336 Pourrons-nous restreindre les demandes extravagantes et en même temps faire une économie que la situation actuelle demande ?
Oui, de toute façon les demandes extravagantes doivent cesser parce qu'ici elles sont tout à fait déplacées. Bénédictions. 22 septembre 1965 Douce Mère, Depuis trois jours j'essaie la Cure Nature de X., et suivant ses conseils j'ai réduit de moitié le lait et l'eau que je bois. Si Tu l'approuves, je voudrais continuer ce traitement pendant quelque temps.
Je ne te conseille pas de diminuer le lait, car tu prends déjà trop peu de nourriture et moins on mange, plus on perd la possibilité de manger, ce qui mène à l'inanition.
Douce Mère, Je suis sur que mon malaise s'en ira à jamais avant que cette année ne soit terminée. Si Tu l'approuves, je continuerai la Cure Nature, autrement j'arrêterai. Je me fie entièrement à Ta Force.
Continue la Cure Nature puisqu'elle te paraît salutaire et garde ta foi intacte et vivante parce qu'elle est indispensable à la guérison. Bénédictions. 2 octobre 1965 Douce Mère, Auparavant je prenais du lait trois fois par jour — matin, midi et soir. Mais X. et Y. m'ont dit que le babeurre à midi est plus facile Page – 337 à digérer et plus efficace pour un organisme faible. C'est pourquoi je prends au babeurre à midi au lieu de prendre du lait. Mais toutes ces recommandations n'ont aucune importance. Je ferai, Douce Mère, ce que Tu me diras de faire.
Le babeurre est excellent et tu peux continuer à le prendre. Ma recommandation était seulement de ne pas s'affamer et de prendre une quantité suffisante de nourriture. Bénédictions. 3 octobre 1965 Douce Mère, Dans sa dernière lettre Z. m'a écrit : "Mère n'a pas répondu à mes deux dernières lettres. Crois-tu qu'elles se soient perdues ?" Qu'est-ce que Tu veux que je réponde, Douce Mère ?
Ceci : "J'ai reçu et lu ses deux lettres. La réponse est allée immédiatement par la voie mentale, et continue à aller vers lui chaque fois que sa pensée à lui vient vers moi. Il est indispensable que ce mode mental de correspondre fasse partie de la sâdhanâ et atteigne à une sorte de perfection. Pourtant, je compte lui écrire quand le moment sera venu de lui faire savoir physiquement ce que j'attends de lui. Il doit encore se préparer et perfectionner son développement pour être prêt à faire ce qui doit être fait. Mes bénédictions sont avec lui." Tu peux traduire cela et le lui écrire. Bénédictions. 18 octobre 1965 Douce Mère, X. a refusé de préparer les nouveaux "stock-books" [registres] pour l'année prochaine. Et Y. ne veut et ne peut rien faire. Il s'est rendu tout à fait inapte à tout travail. Je Te mets au courant de cela pour que la situation s'améliore par T'a Grâce. Page – 338 Je crains que la Grâce soit inefficace dans le cas des paresseux. Bénédictions. 10 décembre 1965 Douce Mère, Comme Tu me l'avais demandé, je prends tous les matins un œuf mollet avec du lait. L'œuf que Tu m'as envoyé aujourd'hui, je le prendrai donc demain matin vers 6 h 30. On m'a parlé d'une autre recette : on verse un œuf frais dans le lait qu'on va boire sans le plonger dans l'eau bouillante. Laquelle de ces deux recettes veux-Tu que je suive? Est-ce que je puis verser l'œuf d'hier dans mon lait d'aujourd'hui ? Est-ce que ce sera facile à digérer ?
Les œufs sont plus faciles à digérer crus. Plus ils sont cuits, plus ils sont difficiles à digérer. Si tu gardes ton œuf dans un endroit frais, tu peux très bien t'en servir le lendemain en le mélangeant bien avec le lait, un peu sucré si c'est ton goût. Bénédictions. 28 janvier 1966 Douce Mère, Je mets chaque fait trouvé par les docteurs devant Toi pour que Ta Grâce puisse agir sur lui, mais je ne me soucie pas de ce qui arrive à ce corps. Mon corps est Ton instrument et c'est Toi seule qui sais comment le libérer de toute maladie et le transformer. En ce qui concerne mon être intérieur, il est plongé dans Ton Amour et pénétré par lui. Ton Amour est ma vie, mon seul soutien, ma paix et ma joie. Page – 339 Garde ta foi intacte et reste plongé dans l'amour éternel. Cela est la seule Réalité. Ma force et mes bénédictions sont avec toi. 9 mai 1966 Douce Mère, Le docteur Z. est venu me voir hier matin. Il dit que je dois augmenter la quantité de nourriture que je prends aussi bien que la qualité. Il dit qu'à moins que je ne prenne des aliments nutritifs et solides, cette maladie ne peut être conquise. L'estomac résistera, mais il devra s'adapter.
Il y a déjà quelque temps que je voulais te dire de manger davantage et de prendre des mets plus substantiels. C'est indispensable pour que ton corps devienne plus fort, et à mesure que tu deviendras plus fort, tu mangeras plus facilement. Bénédictions. 20 mai 1966 Douce Mère, Je Te prie de me libérer de l'insomnie qui me harcèle depuis vingt-cinq ans, peut-être plus. Hier je n'ai dormi qu'une heure, et depuis vingt jours à peu près je passe presque toutes mes nuits sans sommeil. Le docteur Z. dit qu'il n'y a pas d'autres médicaments pour cette maladie que les "sleeping pills" [somnifères]. Mais il y a quelques années Tu m'avais défendu de prendre des somnifères.
Le seul remède pour l'insomnie est de supprimer le besoin de dormir en sachant obtenir à volonté le silence mental. Page – 340 Quand on obtient à volonté le silence, il faut mettre son corps dans la position de repos absolu, étendu confortablement sur le lit, puis on s'intériorise jusqu'au silence mental parfait et on entre dans un état qui ressemble à un sommeil très profond. C'est seulement si on sait faire cela à volonté et qu'on le fasse régulièrement toutes les nuits qu'on peut se passer de sommeil. Sinon, il faut se résoudre à prendre des somnifères. Bénédictions. 30 mai 1966 Douce Mère, Dès que Tu m'as fait voir la détérioration progressive du cœur, j'ai arrêté le médicament en me disant : "Je ne prendrai rien que ce que Douce Mère me demande de prendre." Mais si Tu veux que je ne prenne aucun médicament et que je m'ouvre exclusivement à Ta Toute-Puissance, je le ferai joyeusement.
Il faut soigner le corps avec des remèdes physiques mais éclairés. Bénédictions. 1968 ou 1969 Douce Mère, Je Te prie très ardemment de m'arracher à cet état de mauvaise santé et de me faire progresser intégralement. Tu sais que la seule aspiration de mon âme est de T'aimer et Te servir. Rends-moi physiquement actif pour Ton service.
Tu as été et tu restes un fidèle serviteur, ne te tourmente pas, si ton corps n'est plus en état de faire du travail matériel, profite de tout le temps dont tu disposes pour développer ta conscience intérieure et pour t'unir de plus en plus consciemment avec le Divin. Page – 341 Lectures, méditations, contemplations, don de soi, dans le silence et la concentration, au Divin qui est toujours présent pour entendre et guider. Bénédictions. 1968 ou 1969 Douce Mère, Jusqu'au 23 j'ai travaillé avec X., mais le vertige a tant augmenté que je n'ose pas sortir. Ma tension est tombée à 96/70, d'après le docteur Y. qui est venu ce matin. Douce Mère, si c'est possible, arrache-moi à cette obscurité et à cette souffrance. Si ce n'est pas possible, fais-moi sentir, je Te prie. Ta Présence vivante en moi et j'endurerai toute souffrance.
Il faudrait que tu essayes de répéter ceci dès que tu te sens mal à l'aise : "Seigneur, donne-moi la force de ne penser qu'à Toi." Avec ma tendresse et mes bénédictions. 25 mars 1969 Mon cher enfant, Il n'y a rien à pardonner, tu n'as pas commis de faute. Lorsque j'ai reçu ta lettre précédente, j'ai transmis ta prière au Seigneur Suprême pour que la Vérité soit manifestée sans obstacle. Sois paisible et confiant ; c'est le meilleur pour ton être psychique qui arrive, et dans le calme intérieur tu sentiras que le Seigneur est avec toi pour te faire traverser avec succès toutes les épreuves. Quant au travail, je vais voir ce qui peut être organisé pour que tu puisses être occupé sans que ton corps subisse une fatigue qu'il n'est pas capable de supporter. Page – 342 Mes bénédictions sont toujours avec toi. 26 août 1969 Mon cher enfant, Je ne suis pas du tout mécontente de toi — au contraire. Je te trouve courageux et endurant. Mais le travail est si absorbant que souvent je n'ai pas même le temps d'écrire un mot. Il vaut mieux prendre les pilules pour dormir plutôt que de passer des nuits sans sommeil et d'en souffrir. Ne t'imagine jamais que je ne suis pas satisfaite de toi. Ma force, mon amour et mes bénédictions sont toujours avec toi, pour que tu sois paisible, calme et satisfait. 22 janvier 1970 |